Lettre à Mon
Tempo (3)
J'avais glissé
un coussin sous ta tête, tu étais étendu sur ton tapis, épuisé,.
J'étais agenouillé près de Toi, je te caressais doucement, je
surveillais ta respiration, je ne pensais plus, je n'existais
plus.
Lyne a téléphoné juste avant. Je lui ai expliqué, tant
bien que mal, ce qui se passait. Elle s'est mise a pleuré telles mes
larmes qui brûlaient mon visage. Je lui ai dit : « je
raccroche... Tempo expire ! »
J'ai posé ma main sur ta
poitrine pour sentir tes poumons, j'ai caressée ta tête lentement,
doucement... Tu as eu une première expiration (je te caressais)...
puis une seconde plus courte (je ne voyais que tes yeux ouverts dans
le vide).... Je te caressais, je te caressais, je te caressais...
puis une petite expiration et là... je sentis tes poumons sans
mouvement... j'ai posé ma main sur ton cœur... Il ne battait
plus... Je suis resté figé ! Je ne savais plus où j'étais !
Je refusais, je refusais... Je ne pouvais croire que Toi, Mon Tempo,
Tu venais de t'endormir pour toujours...
J'ignore combien de temps
je suis resté là à te regarder, mais j'ai eu le réflexe (sûrement
conditionné) de regarder l'heure... Je voulais savoir à quelle
heure tu avais quitté ce monde... Il était 16h30...
Mon Tempo,
si dans ma vie j'ai connu bien des douleurs, aucune ne fut aussi
terrible que de te voir mourir, rien ne m'a jamais autant fait
souffrir que tes yeux grands yeux ouverts comme si Tu regardais la
vie alors que c'est la mort qui t'emportait...
Puis j'ai rappelé
Lyne... En pleurant j'ai réussi à dire : « c'est
fini ! » …
Tu vois, Mon Tempo, même au moment de
ton départ tu nous a réunis, elle et moi, comme le jour où nous
sommes allés t'adopter quand tu avais deux mois et demi !
En
ces jours, vu qu'il fait plus froid, j'aurai étendu dans la cuisine
le grand tapis que Lyne nous a donné. Cela juste pour Toi à fin que
tu puisses t'y coucher, isolé du carrelage et – comme tu le
faisais - tu aurais choisi ton coin pour la nuit. D'ailleurs tu
savais fort bien passer de ta couche à ce tapis pendant la nuit
selon ton goût !
Le tapis est enroulé derrière ma porte
de chambre. Cette année je ne le déroulerai pas...
Mon Tempo,
il faut que tu tiennes le coup, là où tu es car c'est là et là
seulement que je veux aller !
Le 19 09 2015
Alain
Girard
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Commentaires
Vous ne pouvez savoir, chère fanfan, combien (malgré tout) vos mots me réconfortent car j'étais dans le doute d'avoir tout fait pour mon Tempo... et dpuis qu'il a expiré je ne cesse de me questionner: ai-je tout fait pour Lui?
N'était-il possible d'éviter son départ?
Toutes ces questions que je me pose depuis un mois, sans pouvoir me persuader que j'ai tout fait pour Lui...
Je ne crois toujours pas, aujourd'hui, lui avoir donné assez d'amour... Je culpabilise... Je voulais le sauver... de tout! Son vétérinaire disait de Lui: Il est brave! Ce qui, pour les Auvergnats veut dire: Courageux, Exemplaires...
Car Tempo et moi sommes Auvergnats...
Tempo nageait dans l'Allier... Tempo...
Bonsoir Alain, il y a un mois pour Tempo et juste une semaine pour Zizou, ce que vous décrivez sur les derniers instants de votre cher Tempo, c'est exactement ce que j'ai vécu, il y a sept jours... Il est important de mettre des mots sur notre souffrance... MERCI ALAIN.
Bien amicalement, fanfan